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Le cas des réunions de direction

Témoignages
Posté le 16 Nov, 2023
par Malika Achalhi

Nos expériences, ces dernières années, nous ont fait travailler avec des comités de direction de grands groupes, de PME, d’hôpitaux, de collectivités régionales, d’associations. Nous avons accompagné de multiples membres à titre individuel, partagé avec de nombreux confrères au contact eux-mêmes de comités de direction. Nous devons nous rendre à l’évidence, : nous sommes témoins d’un vrai paradoxe. Plus nous nous élevons dans la hiérarchie et moins les réunions de direction sont efficaces ! Pourtant, les cadres dirigeants et supérieurs étant les plus compétents et les mieux payés, on pourrait s’attendre à une efficacité maximale quand ils sont en réunis dans une même pièce ! Erreur ! C’est même souvent le contraire. Pourquoi ?

Parce que les comités de direction abondent en facteurs qui empêchent les participants de « s’immerger dans l’efficacité de l’instant présent ». Il y a le président qui occupe 75% du temps de parole, celui qui traite ses e-mails sur son PDA et qui n’écoute rien. Il y a l’ordre du jour qui a été fait par l’assistante quelques jours avant et qui ne correspond plus aux préoccupations de l’instant. « Il y a le nombre de fois où je me suis fait rembarrer, coupé la parole, traité avec ironie par mes pairs. Il y a les non-dits, la langue de bois, les conflits d’intérêts entre services, les clans etc. Du coup, moins j’en dis et mieux je me porte. D’ailleurs, je n’aime pas tellement les réunions de direction car c’est la seule situation collective où je ne suis pas le chef mais où je suis ravalé au rang de participant, et donc où je peux être mis en question, voire en tort ».

Bref, sans vouloir généraliser, il n’est pas si fréquent que les temps passés en équipes de direction soient denses, ouverts, de qualité, efficaces, satisfaisants. Et moins le cinquième déclic des Fondements humains du leadership « Y a quelqu’un ? » trouve un terrain favorable pour que chaque membre donne le meilleur de soi, ici et maintenant. Comment remédier à cet état de fait dommageable ?

Bonheur d’une réunion pleine de vie

Témoignage de Claire, médecin qui porte un projet dans sa région pour les enfants en bas-âge psychiquement malades.

 « Pour lancer le projet, on a fait une courte journée de travail, courte mais intense. Au début j’ai rappelé en quoi ce projet me tient tant à cœur, et aussi ma petite appréhension d’être devant eux, et puis chacun en retour a dit ce qu’il ressentait : beaucoup de désir car le besoin est criant, mais aussi des peurs, peurs que le projet se perde dans la lourdeur institutionnelle, avec le poids de la quantité d’acteurs à mettre d’accord et les querelles d’ego médicaux qui ne sont jamais bien loin. Et aussi : « Aurons-nous l’argent ? » Et puis les choses ont décollé, on s’est mis d’accord sur la plupart des sujets, ça a été une journée agréable, ouverte, efficace. Et maintenant, il faut que les choses continuent…en tous cas, il faudra y mettre les mêmes ingrédients que dans cette journée : simplicité, authenticité, partage des ressentis. »

Une réunion pleine de vie, c’est intense, chacun est présent avec son cœur et son intelligence, on ne voit pas le temps passer, la raison d’être de la réunion est portée par l’animateur (trice), les ressentis en retour sont écoutés, et du coup les participants sont en confiance et on travaille dans la légèreté et l’efficacité

Ainsi, vous pourriez créer au sein de votre comité de direction des circonstances, par exemple une demi-journée tous les six mois, où les ressentis pourraient se dire sans risque : deux grands nettoyages par an, un au printemps et un à l’automne, par exemple, pour faire la maintenance de votre comité !

En vous préparant personnellement à exprimer vous-même vos ressentis, vous inciterez par contagion vos collègues à faire de même.

Vous pouvez même puiser dans la Méthode Toscane qui vous propose un outil éprouvé : la dynamique Ressentis/ Sens/ Mouvement (Vers des Organisations vivantes, p39)

Il faut environ un an pour transformer un comité de direction…Et si vous commenciez demain ?

Jacques Santini, co-fondateur de Toscane

 

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