Lorsque j’accompagne une personne ou un collectif sur son chemin, une des premières choses à laquelle je les invite est un partage de leurs ressentis personnels, pour de vrai, sur la situation qu’ils traversent. Irrémédiablement, j’obtiens beaucoup d’informations sur des faits, des situations, parfois des analyses sur des personnes… « lui est comme ci, elle est comme ça ».
« Oui mais vous, qu’est-ce que vous fait vraiment vivre cette situation ? Qu’est-ce qui est le plus difficile pour vous ? qu’est-ce qui vous met le plus en joie ? »
Que c’est souvent difficile pour eux de répondre à cette question, de nommer leur intériorité ! Certains m’ont répondu « qu’est-ce que cela peut faire ? ce n’est pas le sujet ! »
Le sujet, c’est plutôt le problème, la situation, les autres… Ce que je sens personnellement n’appartient qu’à moi.
Je ne les blâme pas, je fais pareil. Dans ma vie, je regarde les situations face à moi, avec le plus de lucidité possible, analysant ce qui me semble être. Et si je ne m’y invite pas moi-même, j’oublie souvent de regarder ce qu’il y a en moi face aux situations. Pourtant, les chemins qui m’ont fait le plus grandir, sont ceux où j’ai pris le temps de faire le point en moi, de me mettre en lien avec d’autres, d’accueillir leur résonance et parfois accueillir être « déplacée » intérieurement. Cela a pu passer par une ouverture à une autre façon de voir les choses, un regard positif posé sur quelqu’un, une émotion accueillie et traversée…qui m’ont permis d’élargir ma représentation de moi ou du monde.
Ce que j’ai appris avec le temps c’est que pour faire face à une situation, le plus vivant c’est de regarder en soi, en profondeur.
C’est bien l’objet du premier fondement du mouvement de la vie selon la démarche Toscane, « tout mouvement extérieur est produit par un mouvement intérieur ». C’est la loi du bifidus, comme dirait jacques !
Je suis émerveillée à chaque fois que je l’observe chez mes clients, ou chez moi d’ailleurs ! Cela s’est passé pas plus tard qu’hier, dans une équipe commerciale.
Il y a quelque temps, un de ses membres s’est beaucoup plaint du système d’information qui fait perdre beaucoup de temps à tous, c’est factuel et le collectif n’a aucun pouvoir de changer ça. C’est comme si les difficultés qu’il rencontrait avec le SI absorbait son énergie et sa capacité à remplir ses objectifs. L’exploration de son ressenti à ce moment ne s’est pas fait sans questionnement et résonances : sur ses ressentis, difficultés personnelles, peurs, ressources…
Hier, le sujet du SI est ressorti, cette personne a témoigné du chemin qu’elle avait parcouru – Tête, Cœur, Tripes – plus recentrée sur son cœur de métier et faisant face aux difficultés de son marché en lieu et place de focaliser son énergie sur les problèmes de SI. Et c’est à ce moment qu’un relais administratif s’est proposé de voir avec lui ses principales difficultés et d’explorer les possibilités de ce SI dont beaucoup ne sont pas utilisées à priori. Sans promesse, mais ensemble.
Il semblerait que l’exploration de son intériorité ait aidé d’une part ce commercial à reprendre son pouvoir d’agir, et, cerise sur le gâteau, ait également mis en mouvement le sujet de fond du SI. N’est-ce pas ceci une organisation vivante : confiance, responsabilité, sens partagé, entraide
Donc bien sûr que le monde des ressentis a sa place dans l’organisation, il est même primordial.
Alors oui, chez Toscane, nous offrons des espaces à nos clients pour les aider à se connecter à leur intériorité, à partager leurs ressentis en profondeur et recueillir des résonances qui les aident au fond à se connecter à leur énergie vitale. C’est la première étape de la dynamique Ressentis, Sens, Mouvement qui vise à mettre du mouvement et de la vie dans les collectifs.
Cette invitation à mettre davantage de notre intériorité dans nos organisations est parfois déroutante, malaisante ou difficile au début. Toutefois, elle créé tellement de vie, de profondeur et de liens qu’il est fréquent que mes clients ressentent le manque ensuite s’il ne la mette pas en place dans leur vie quotidienne. Alors je reviens les voir, jusqu’à que cela devienne simple !
Pour en savoir plus sur accompagner des organisations profondément humaines, je vous invite chaleureusement à lire l’ouvrage « Vers des organisations vivantes » de J. Santini et C. Le Buhan. Page 23 « Quatre fondements du mouvement de la vie ».
Christelle Papin, accompagnatrice chez Toscane