La semaine dernière, je démarrais avec un de mes collègues une nouvelle école du leadership chez un de nos clients et partenaires. J’avais en moi cette joie de rencontrer ces 24 leaders, d’amorcer ce chemin partagé de 10 jours, d’accompagner chacun à partir de là où il en est pour explorer cette posture source de vie et déploiement pour les personnes et les collectifs.
Le terreau est très favorable dans cette entreprise vivante et responsabilisante. Après une demi-journée, chacun se trempe dans le bain réactif que nous proposons…pour que des bascules durables s’opèrent.
Dans ce premier module où chacun peut commencer à se connecter et s’ouvrir à son monde intérieur, nous invitons très tôt à nommer les ressentis pour nourrir la pierre angulaire de ce chemin : la résonance. Travailler les ressentis pour débrancher la machine à juger et affuter notre caisse de résonance, source d’intelligence collective et d’émergence.
Nous invitons à discerner avec finesse, au-delà du traditionnel « je me sens bien » ou « je me sens mal ». 3 ou 4 mots pour définir ce qui se vit dans l’instant à l’intérieur de moi.
Nous invitons à ralentir pour écouter et se laisser le temps d’accueillir le ressenti corporel pour écouter l’information qu’il porte… Cette connexion au monde des ressentis n’est pas évidente pour les participants.
Rapidement, me voici à nouveau marquée par les corps : leur posture, leur absence, leur fatigue qui s’exprime plus ou moins, les douleurs nommées pudiquement pour certains, les maladies pour d’autres…
Un peu plus tard s’ajoute la difficulté de rentrer dans le monde des sensations : quelles sensations dans mon corps à cet instant ? Chaleur/froideur ? Ouverture/fermeture ? Tension/fluidité ? Mouvement/engourdissement/figement ? Et où en moi ?
Je vois sur les visages de la perplexité, de la curiosité, de l’amusement, du recul…. Quel rapport entre mon corps et mon leadership ? Entre mon corps et ma posture de leader qui cultive la vie en moi et dans le système que j’accompagne ?
Sur ces chemins de transformation et pour beaucoup d’entre nous, le corps est souvent oublié ou délaissé, considéré comme un corps machine, prêt à répondre aux ordres et injonctions du mental. Aujourd’hui déconnectés de nos corps, ou enfermés dans des corps figés et asservis, nous sommes souvent dissociés, parfois déconnectés de nos potentiels, de notre justesse, de notre puissance personnelle, de notre Raison d’être pour contribuer au monde et à sa transformation. Déconnectés du vivant à l’intérieur de nous, nous nous déconnectons aussi du vivant à l’extérieur, avec les conséquences de plus en plus visibles pour notre planète et notre société.
Sous la pression liée à la complexité croissante et l’incertitude de notre monde VUCA, notre mental et notre conscience croient même parfois savoir quel chemin suivre… Pourtant, nous restons souvent enfermés dans nos schémas profonds, incapables de consentir aux renoncements nécessaires pour préserver les merveilleux cadeaux du Vivant en nous et autour de nous.
Il m’arrive fréquemment de rencontrer des leaders tentés de ne pas vouloir sentir, de se couper de leurs sensations, d’éviter de sentir les tiraillements, les tensions, les peurs, ….et les messages envoyés par leurs corps. En découlent, dans le meilleur des cas, de la fatigue, des alertes, un précieux matériau non saisi, et malheureusement aussi de l’épuisement, des maux bénins, des pathologies plus graves. Et dans les collectifs, l’agitation s’intensifie, la passivité peut s’installer, l’énergie s’échappe, les potentiels se perdent, le sens s’évapore, …
Le corps est devenu objet, véhicule, moyen utile, dissocié de l’Etre, dissocié de son intelligence autonome et de sa source de sagesse.
Alors une question : et si le monde actuel nous appelait à changer de niveau de conscience pour envisager d’autres façons de faire et d’être, respectueuses des Hommes et de la planète. ? A plus que jamais à nous relier au vivant et à notre humanité profonde ?
A cultiver la reliance en envisageant nos corps comme premier lieu d’expérimentation des principes du vivant, pour enrichir nos corps collectifs et prendre soin du corps de la planète ?
En cultivant la connexion à leur centre, les leaders peuvent connecter un point de tranquillité en eux-mêmes, lieu de solidité personnelle. Un lieu, stable, de sécurité intérieure, particulièrement précieux quand ce qui les entoure bouge, s’agite et peut même apparaître comme une forme de chaos. Un lieu de transformation, de création, un moteur de vitalité durable.
Et si il devenait vital pour les leaders de se reconnecter à leur corps pour :
• écouter ce que racontent leurs tensions
• interroger les sensations intérieures devant un choix.
• Identifier les personnes, les lieux, les situations, les rythmes qui épuisent, figent ou dynamisent, pour se nourrir au bon endroit.
• retrouver une pensée plus claire
• rester centré et aligné de façon durable et/ou pour être plus souple afin d’épouser le déséquilibre ambiant.
• Se relier aux autres et être inspiré par plus grand que soit.
• Trouver le chemin de sa propre mise en mouvement
Alors si sentez en vous l’élan d’explorer ce territoire de transformation durable qu’est votre corps, venez me rejoindre. Nous ouvrons chez Toscane un lieu d’expérimentation et de mise en mouvement par la dimension somatique (Tête/coeur/Etre/corps).
Une expérimentation ressentie et partagée avec des pairs, afin d’élargir le champ des possibles pour incarner véritablement un leadership inclusif, compatissant et porteur de vie pour les personnes, l’organisation, les projets.
J’ai hâte de vous y accueillir….
« Ce que vous pratiquez maintenant est révélateur de où vous voulez aller » Richard Strozzi.
Valérie Vanruymbeke, accompagnante chez Toscane.
